Para os que "dominam" o francês, deixo este artigo muito bem feito, de Martine Silber, tirado da edição online de "Le Monde", do passado dia 28 de Janeiro 2010.
Foi uma minha amiga, Alexandra Cruz, que me "alertou" para este artigo. Ela, uma "amadora" de bons livros e que me "aconselhou" alguns, através da minha filha...
O fenómeno Salinger atingiu com força a França desde muito cedo -mas só a partir dos Nove Contos é que os jovens franceses vão procurar ler tudo o que está para trás e que tinham deixado passar.
O título The Catcher in the Rye tivera, em francês, uma tradução pouco "ortodoxa", ou pouco feliz, digamos assim, um "título falhado" segundo a articulista: L'Atrappe-Coeur (mais tarde "passado" para o plural: l'Attrape-Coeurs).
E, porque "jogava" com o título de um livro muito amado, em França, L'Arrache-coeur de Boris Vian, não atraíu os leitores.
Franny e Zooey fora um livro muito criticado pela negativa, nos USA e na Grã Bretanha, e vários (importantes) escritores do momento o tinham criticado (e ao seu autor) àsperamente.
Daí um pouco a sua recusa em publicar.
No entanto, a figura do jovem Caulfield desafia o mundo inteiro e permanecerá imortal.
Um crítico francês, Robert Kanters, compara The Catcher - em português, À espera no Centeio- ao romance maravilhoso, e "mítico" também, de Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes.
De facto Meaulnes e Caufield são duas personagens de adolescentes que "crescem" com dificuldade e se agarram a esse momento da post-infância (que sabem vai ser perdido) e que fogem para a frente de certo modo, acelerando as emoções, as exigências e o inevitável sofrimento.
(Prometo falar em breve do Grand Meaulnes outro dos meus livros bem-amados.
Aqui fica o artigo para quem quiser saber mais sobre Salinger:
"Le succès du Catcher n'a pas été immédiat – il lui faudra quatre ou cinq années avant de devenir un livre "culte" – mais il ne fera que croître et embellir avec la publication des recueils de nouvelles qui vont suivre, même si la critique anglo-saxonne, qui avait encensé les premiers livres, se mobilise pour descendre en flammes Franny and Zooey.
De John Updike à Norman Mailer en passant par John Steinbeck, George Steiner, Mary McCarthy ou Katherine Anne Porter, c'est à qui vilipendera le plus l'auteur et ses œuvres : il ne sait pas écrire, il ne rédige que de "prétentieux divertissements", il n'a aucune maturité, il est une sorte d' "industrie" à lui tout seul, "un homme sandwich"...
Les paroles s'envolent, le succès reste.
Quand The Catcher in the Rye est publié en France, par Robert Laffont, en 1953 – sous ce titre raté mais qui lui est resté, L'Attrape-cœurs, qui faisait écho au déjà très célèbre roman de Boris Vian : L'Arrache-coeur –, il passe quasiment inaperçu, atteignant à peine 7 000 exemplaires jusqu'en 1960, alors qu'à la même époque il s'en vendait quelque 250 000 exemplaires par an aux Etats-Unis, rien qu'en édition de poche.
Ce sont les Nouvelles (Nine Stories), publiées en français en 1961, qui produisirent sur les jeunes Français et sur les critiques cette onde de choc qui se fait sentir encore aujourd'hui chez tous ceux qui les ont lues, il y a donc quelque quarante années. Ce sont les lecteurs des Nouvelles qui vont se précipiter sur le roman.
Un bulletin publicitaire des éditions Robert Laffont cite, au moment de la publication de Franny and Zooey, les avis (français et prémonitoires) émis à propos de L'Attrape-cœurs par d'éminents critiques comme:
Robert Kanters, qui compare Salinger à Alain-Fournier (et le livre au Grand Meaulnes);
ou Kléber Haedens : "L'auteur vient de prouver que l'on pouvait toujours rendre neuf et surprenant le thème le plus usé de l'écriture."
L'Attrape-cœurs comme les Nouvelles ont été traduits par un jeune homme de 19 ans qui signe Jean-Baptiste Rossi et qui deviendra plus tard Sébastien Japrisot. Ces traductions n'ont pas toujours emporté l'adhésion du public.
L'éditeur fit retraduire The Catcher en 1986 par Annie Saumont – en ajoutant un "s" au titre qui devint L'Attrape-cœurs – mais aujourd'hui cette version a également beaucoup vieilli...
Grâce peut-être à ces traductions contestées, J. D. Salinger a été souvent le premier auteur lu directement en anglais par les jeunes Français.
Pour des raisons jamais vraiment explicitées, Salinger s'est retiré du monde et n'a plus rien publié, à part une longue nouvelle dans The New Yorker daté du 19 juin 1965, Hapworth 16,1924, dont on attend une réédition(*) toujours repoussée (mais promise sur Amazon.com pour novembre 2002).
Cette disparition a sans aucun doute été l'un des facteurs du mythe Salinger, l'auteur en qui tant d'adolescents voyaient cet écrivain dont parle Holden Caulfield, le narrateur :
"Mon rêve, c'est un livre qu'on n'arrive pas à lâcher et quand on l'a fini on voudrait que l'auteur soit un copain, un super-copain et on lui téléphonerait chaque fois qu'on en aurait envie."
J. D. Salinger a déçu toutes ces espérances en refusant tout courrier, tout entretien, tout hommage, que ce soit sous forme de livre, de film ou même de site Internet. Cela n'a pas empêché quelques paparazzi de faire des photos terribles de cet homme vieillissant.
Et surtout, très récemment, une de ses anciennes petites amies, Joyce Maynard, publiait ses Mémoires, At Home in the World ; elle a même vendu aux enchères les lettres qu'il lui avait adressées, lettres achetées par un admirateur qui les lui a retournées. La fille de Salinger a également publié un livre de souvenirs, faisant de lui un portrait accablant."
Martine Silber
Nota
(*) Muito gostaria de encontrar esse livro! Esperemos que a Amazon acorde! Já passaram uns anitos desde a promessa, para 2002.
Ou será que a amazona já acordou - e eu é que ando a dormir?- e o livro já anda por aí? Se souberem, digam-me alguma coisa!
Mas não em francês: confesso que foi a língua em que menos gostei de ler o Catcher!
(**) Deixo-vos outro "divertimento": vão à procura de Holden Caulfield em Nova Iorque!